samedi 30 avril 2016

le témoignage d’un absent (il faut entrer dans sa tombe de son vivant ont dit les sages, il ne faut pas attendre d'être mort)

le témoignage d’un absent


Au Nom d'Allah Clément et Misericordieux, Bismi Allahi Arahmani Arahimi

Je suis par nature et constitution un absent. J’aime l’humain en ce que j’aime son créateur. J’aime dans tout ce que je vois sens et goûte la trace de la main du créateur. Autant que possible je ne sais, ne fait, ne veut et ne prétend que m’effacer. Comment se présenter en ce monde, en étant si peu quand on sait que l’on n’est rien. Comment se présenter en ce monde quand on sait que l’on ne possède ni sa propre force, ni l’état dans lequel on se trouve.


 J’ai tout simplement honte de mon impudence étant ce que je suis ou ne suis pas d’avoir l’audace de me présenter de nuit comme de jour devant celui sans lequel ma présence comme mon imprésence serait impossible autant qu’elle l’est. J’ai beau y penser, je ne vois aux êtres comme moi qu’un destin, le témoignage. Ma propre viduité est ma gloire en ce qu’elle affirme la gloire de Celui là seul qui est Plénitude. Mais n’est ce pas aussi une autre impudence que de prétendre affirmer quoique ce soit quand toute forme d’affirmation comme de négation est d’abord l’expression de sa Volonté. Que suis-je si ce n’est rien, et le rien lui-même que serait-il s’il n’avait d’abord été créé ?  C’est ma tristesse et mon bonheur. 










L’humain a ainsi été créé de tristesse et de bonheur, ne se satisfaisant jamais ni d’un état de l’autre. Il n’y a pas de solution à cela. Ni à chercher ni à trouver. C’est un b.a. ba . Au bout du compte, il arrive un jour où l’on doit rendre compte de la qualité de son témoignage, sachant que tout ce que l’on aura fait dans le cours de ce témoignage aura eu des conséquences incalculables sur d’infinies possibilités, dont les témoins eux même n’ont aucune idée parce que s’il est possible à l’esprit humain de penser l’infini et l’illimité,
il n’est pas possible à l’esprit humain de penser ce qui a pu créer et l’infini et l’illimité. Tout simplement impossible, l’homme est au piège de ses mots. Ces mots là, il ne les a pas inventés, on les lui a enseignés.

Sur ce qu’est le témoignage, il y a autant d’opinions que d’êtres humains. Ramasser un mégot dans la rue pour le jeter dans la poubelle est une forme de témoignage. Et suffisant de surcroit. L’on témoigne qu’il est des choses qui doivent être et d’autre qui ne le doivent pas, l’on témoigne qu’il est des choses qui sont et d’autres qui ne sont pas, l’on témoigne que le monde est ce qu’il est parce qu’il est ce qu’il est, parce que la réalité est une créature comme une autre, faite de mots et que des mots l’ont fait. L’on témoigne qu’il n’y a rien qui ne soit d’abord créé, et que le rien lui-même est une créature, l’on témoigne que la tristesse et le bonheur sont des états de l’être qui ne sont ni à atteindre ni à dépasser parce qu’ils sont ce qu’ils sont qu’ils nous constituent et que nous les constituons, l’on témoigne que le monde est un état d’équilibre que nul n’a choisi et que la temporalité est la créature qui l’anime, le menant d’un pôle à l’autre sans oublier l’effet de retour. La notion de feed-back dit beaucoup de cela, tout comme celle de rétroactivité.

Des générations de témoins nous ont précédés, des générations de témoins nous succéderons. La continuité du témoignage est la seule certitude à laquelle nous pouvons nous raccrocher. Il n’y a pas ici de pari sur une existence ou une inexistence. Il n’y a qu’un constat celui de l’évanescence de la vie humaine et de l’irrémédiabilité du destin.





Et prière sur le prophète et sa famille, salutations et soumission 





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